Aménagement des berges de « La Basse » Perpignan (66)
« Le réel et l’imaginaire forment un tout indissociable ». Georges Duby
Réaménagement des berges de la Basse à Perpignan (66)
Il y a un an tout juste nous partagions les contours généraux de ce si beau projet urbain qu’est le réaménagement des berges de la Basse en partie centrale de Perpignan. Et il en a fallu de l’imagination pour recomposer via ce segment de ville « des morceaux dissociés en un tout sensible » (Michel Péna).
Et même si rien n’est gagné, des étapes cruciales sont passées, notamment celle de l’acceptation globale de la rencontre entre un projet (un axe structurant de mobilités douces) et un site (une partie de l’hypercentre Perpignanais) ayant permis à une idée de piste cyclable de progressivement muter en aménagement d’un parc urbain pratiqué.
- Cinq séquences structurantes et une alternance de passages aériens et de pratique des berges de la Basse sur plus d’1,5 km.
- Une connexion douce apaisée et sécurisée essentielle entre le pôle gare et la Têt.
Mais aussi et surtout, des marqueurs de l’histoire magnifiés pour identifier un tronçon central compris entre le Pont St François et le carrefour Wilson. Un segment du projet qui révèle l’imbrication des tissus urbains de l’époque médiévale, à nos jours, et replace cette portion de ville au cœur d’un maillage d’espaces publics irrigateurs.
- Traverser les époques.
- S’imprégner de la sédimentation des aménagements.
- Comprendre l’évolution d’un tissu organique, en constante transformation…
- C’est bien cela, aussi, l’enjeu du projet Basse.
Et à l’heure où le ZAN cristallise le débat sur la capacité (ou pas) à mobiliser toujours plus de foncier, du bastion St François au bastion de France, nous comprendrons dès lors, comme l’a fort bien exprimé David Miet dernièrement, que « la ville n’est jamais produite d’un seul geste ».
Comprendre ces multiples gestes en pratiquant simplement un site, ne participe-t-il pas à la production d’un tissu urbain cohérent ? Nous le pensons et c’est aussi pour cet enjeu majeur en plaine du Roussillon que le projet d’aménagement des berges de la Basse prend tout son sens.

Concevoir, dans un cadre naturel préservé, une liaison douce (piétons, vélos et tous modes actifs) le long de la Basse pour relier les quartiers Ouest (et notamment le site économique de St Charles) au cœur de ville de Perpignan. Cette liaison d’environ 1.6km, bidirectionnelle, comporte 13 ouvrages dont la traversée a du être travaillée.
Plus qu’un projet de mobilité !
Toute l’attention a été portée pour faire de ce projet majeur pour la Ville de Perpignan un élément de recomposition urbaine, « de morceaux dissociés en un tout sensible ». L’objectif est de dépasser le simple fonction mobilité pour permettre la pratique d’un espace public apaisé et apaisant. Le projet recherche également une lisibilité d’ensemble essentielle à la découverte et au fonctionnement d’une ville.
Un parc urbain fonctionnel pour rafraichir la ville et magnifier le patrimoine.
Le projet crée un parc urbain pratiqué affirmant une nouvelle naturalité dans l’espace public Perpignanais. L’itinéraire retenu relie la Rue Courteline à la confluence Basse/Têt en assurant une connexion stratégique avec le passage à gué débouchant sur l’Avenue du Palais des expositions. Ici, le décor à aménager (ou à réaménager) appelle une pratique juste et partagée, révélant la qualité exceptionnelle de chaque ilot traversé en continuité d’espaces publics majeurs de la ville. L’alternance des passages aériens avec ceux inscrits dans le lit de la Basse participent de cette découverte urbaine en révélant, notamment via la matérialisation d’un itinéraire cadencé par 6 ouvrages « Art déco », certains sites à haute valeur patrimoniale. Ce projet urbain tend par ailleurs à gommer simultanément des zones de pratiques trop routières empêchant la déambulation sécurisée en milieu urbain central. L’évitement global du carrefour Wilson via un passage en trémie sous cette infrastructure routière depuis le Castillet jusqu’à la passerelle écluse en est le plus bel exemple.
Paysage et hydraulique au service de la renaturation et du confort climatique.
Dans ce contexte, le végétal projeté associé à la dimension hydraulique prend une place prépondérante afin de donner aux habitants du cœur de ville un véritable espace de naturalité essentiel dans un contexte de réchauffement climatique très marqué en secteur méditerranéen, où les centres urbains denses deviennent toujours plus chauds. Le tout en assurant annuellement une réduction de plus de 7000m3 d’eau nécessaire à l’arrosage d’un cortège floristique bien plus favorable à la biodiversité.
COGEAM ETUDES – Urbanisme / Paysage / Environnement
Roser Ginjaume Gratacos
ID-ées Initiatives Durables
AGT – Agence de Géomètres Experts / Topographes
sylvie sieg
CG ingéniérie
ALTIFAUNE
Images : Ginjaume/Cogeam

